Une jeune femme tenait dans ses bras un petit bébé, déjà un peu bronzé. Cette dernière était mate de peau, avec de beaux cheveux ébènes, frisés, lui descend jusqu'au milieu du ventre. Un homme assez grand, élance, avec une bonne carrure, fixa avec bonheur son fils. Le père avait aussi des cheveux ébènes, mais lisses, ainsi qu'un peu de barbe et était, quant à lui, complètement blanc de peau, blanc très clair.
- Eh bien, nous avons un beau fils, Maria. Qu'en dis-tu de Bruno comme premier prénom ? Je te laisse le choix du second prénom. Il portera ton nom, il te ressemble. Puis, le miens est déjà sali par mon frère et je risque également de le salir, car il nous manquera un peu d'argent.
Maria fixa son compagnon, les larmes aux yeux. Elle reporta son regard sur son fils. - Très bien Luis. Bruno Edgar Ravens. Tel sera son nom.
Luis offrit un dernier sourire à sa bien-aimée et sortit de la clinique. Le bébé poussa un énorme cri, partant dans des pleur saccadés.

Bruno observait la scène sans comprendre, habillé d'un tout petit costume noir. Un cercueil fut installé dans un trou. Qui était dedans ? Son père. Que faisait-il là ? Il ne le savait pas. Sa mère s'approcha et déposa un bouquet de fleurs. Pendant plusieurs minutes, des gens passèrent, avant qu'il y ait une minute de silence. Silence que ne comprit pas le jeune de cinq ans. Pleurs qu'il ne comprit rien. Rien n'était compréhensible pour lui. Cinq ans qu'il voyait régulièrement son père et désormais, c'était finis. On l'avait découvert inanimé dans une ruelle, perforé par deux balles dans le torse.

Le jeune de sept ans se tenait devant un grand poney. Pour la première fois de sa vie. Un vieux cheval gris pommelé, assez costaud, mou. Celui qui prenait tous les débutants. Là, il allait commencer à initier un futur champion. C'est donc un vieux cheval nommé Thor qui supporta le jeune pendant une heure sur son dos, puis le supporta pendant une heure au pansage.

Bruno abordait un obstacle. Il était désormais à un niveau élevé, à treize ans. Titulaire du galop quatre depuis peu, il évoluait avec un beau cheval alezan, habitué des terrains de concours. Ce hongre appelé Lucius était devenu le cheval de concours de l'adolescent. Un saut formidable, un sprint. fin du parcours. 1'24, un sans-faute. Ce qui le hissait parmi les premiers.

Le brun observait le tout petit poulain, le troisième poulain de l'année. Speed Triumph du Lot, âgé de seulement quelques jours. Tout petit bébé pie noir, avec deux grands yeux expressifs, une haute taille. Bruno s'attacha à ce grand poulain, frêle, tenant à la limite du possible sur ses jambes.

Trois ans qu'il attendait ce moment. Trois longues années, où il s'occupait avec ardeur d'habituer le KWPN pie noir à différents bruits, à sa présence. Désormais, il se posa sur la selle de Speed Trimpuh, qui était longé par le directeur. Le débourrage ne demandait que quelques dernières semaines de travail et se serrait fini. L'étalon se lança dans un galop aérien, rapide, rua, sauta. Mais il resta en selle, s'agrippant à la crinière du pie. Après de longues minutes, le jeune cheval se calma, ralentit, accepta son cavalier.

Il était émerveillé, devant SON cheval. Celui qu'il avait vu évolué, qu'il avait accompagné. On lui avait offert après qu'il est fait un mois au sein du club avec lui. Le jeune homme caressa le chanfrein du beau KWPN, qui était habitué à son nouveau propriétaire.

A partir delà, Bruno et Speed Triumph enchaînèrent les performances, les concours. Ils se classaient assez haut, jusqu'à aller dans de grands concours, sans être systématiquement sous le feu de projecteurs, à cause - en partie - des autres jeunes chevaux prodige. Puis, il y a peu, le jeune homme reçut une lettre, qui l'amenait à devenir directeur d'une écurie près de Maison-Laffite, comme un de ses ancêtres du côté de sa mère.